« J’assistais de nouveau à ce phénomène qui veut que lorsque votre existence doit affronter une réalité qui en bouleverse le cours, au lieu de vous laisser renverser par cette réalité comme par les eaux d’un torrent déchaîné, vous vous pliez à sa loi pour vous y adapter, naturellement, comme si vous y étiez préparé depuis longtemps. (…) Si à cet instant-là vous faites preuve d’une réaction ou d’une parole inattendues, alors c’est le réel lui-même qui se brise en miette contre cette digue que votre esprit a farouchement dressée pour le contenir. Ensuite, dans la rade paisible de l’esprit, ramassant ces débris, vous trouverez sans peine la force de construire une réalité nouvelle. »
On ne peut que conseiller de lire Je ne reverrai plus le monde, d’Ahmet Altan. Le passage ci-dessus est situé page 16, alors qu’Ahmet Altan vient d’être arrêté. Il est un opposant farouche au régime turc, un journaliste, un écrivain
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Une phrase à méditer : la rade paisible de l’esprit.
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Livres du matin / du sac à main / du soir.
Le matin, deuxième lecture de Faire face à la perversion, le dernier livre de Lytta Basset, théologienne qu’on lit depuis des années et dont le sous-titre est : Des ressources spirituelles inattendues, en alternance avec Je ne reverrai plus le monde, d’Ahmet Altan, ouvrage qui rassemblent les textes de prison de ce journaliste turc.
Dans le sac à main, le journal quotidien et le Nouveau Testament.
Le soir, Journal de mon jardin, de Vita Sackville-West qui parle des plantes comme si elles étaient des personnes et converse donc tout naturellement avec elles. C’est un ouvrage plein d’humour, de joie, de ténacité et de fleurs : « On m’a demandé : « Quelle est votre fleur préférée ? » La réponse se devine d’elle-même : « Toutes les fleurs, chacune leur tour, au moment de la floraison. »